Voyage en Roumanie – Partie I

Voyage en Roumanie Alba Iulia

Voyage en Roumanie de 7 jours, divisé en Parties. Celui-ci concerne le Sud de la Transylvanie, chevauchant les départements de Brasov, Sibiu et Alba.

1 er jour du Voyage en Roumanie : Petite nuit proche de Bran

Je suis parti assez tard de Bucarest (14 h) en me dirigant directement vers Bran. La route a été très courte, 2 heures approximativement. Je suis surpris qu’alors qu’à Bucarest, les fleurs des arbres sortent tel un feu d’artifice pratiquement figé, pour la Vallée de Prahova.. rien encore.. seuls des êtres nus, debout, dans l’attente du déclic, de la mèche printanière…

Bran est toujours pareil, calme. Le rythme écervelé de Bucarest a une influence néfaste sur mes nerfs et les grandes étendues ont ce pouvoir calmant que j’apprécie tant.

La Pension Contele Vladimir se trouve dans une montée et offre une vue rapprochée sur le Château de Bran, à environ 200 à 300 mètres. La pension est actuellement en rénovation et le restaurant est indisponible. Les chambres, quant-à-elles, sont assez coquettes et c’est dans des draps frais et pourpres que je m’endors, fatigué que je suis de cette vie métropolitaine…

2-ème jour du Voyage en Roumanie : Mesdames citadelles…

Je m’étais promis de faire les choses lentement.. Promis !! .. Mais après le petit-déjeuner au Club Villa Bran (assez cher soit dit en passant), je suis partis pleine balle à l’aventure !!

En longeant la petite vallée qui borde le nord des Carpates, je suis arrivé à Fagaras pour visiter sa citadelle. C’est ici que commence la folie des grandeurs, avec des citadelles de grandes tailles et beaucoup mieux protégées. Pour Fagaras, la citadelle est ceinturée d’une large douve servant aujourd’hui de plan d’eau pour les cygnes et où saules pleureurs viennent calmement y baigner leurs tresses. Les murs de la citadelle sont très bien conservés et l’on en vient à douter qu’un jour quelqu’un l’a franchi, ni l’a même attaqué. C’est simplement que nous y avons pénétré, moyennant la somme modique de 15 lei.

En commençant par la cour extérieure, nous avons fait le tour du bâtiment principal, en apprenant un peu plus sur l’histoire de la citadelle et découvrant les pièces de stockage. Perché sur les remparts imposants, j’ai contemplé la ville. On retrouvera aussi une petite forge d’époque bien conservée.

En entrant dans la citadelle, je découvre que celle-ci encercle une cour assez vaste et pavée. J’ai visité en premier lieu la salle des tortures où se trouve une exposition sur les différentes méthodes de torture de l’époque.

Ensuite, petite visite du musée de Fagaras. Très appréciable d’entrevoir ce patrimoine, si difficile à accéder en Roumanie tant le pays est encore si peu adapté au tourisme international.

Sur tapis rouge, vous traversez un grand nombre de salles sans redondance, avec toujours quelque chose de beau, de vieux, de précieux. Ornements, coffres, bancs magnifiquement colorés, icônes… On observe l’évolution des époques, car vers la fin, on peut contempler les meubles de la suite de Louis-Philippe (XIX siècle). Appréciez cette collection de pipe en porcelaine sculptées par je ne sais quel talent.

Au plus haut de la citadelle se trouve la salle du trône. Tant elle parait neuve, je doute que celle-ci soit d’époque. Elle n’en reste pas néanmoins grandiose. On y retrouve des armures, une quantité impressionnante de siège en bois sombre et le trône.

Pour histoire, la forteresse de Fagaras était à la base un fortin en bois qui a évolué par la suite en une fortification de pierre. Les premiers documents l’attestant datent de 1455. La citadelle de bois aurait été détruite par les tatares.

C’est au XVI ème que le prince de Transylvanie Stephen Mailat a fait bâtir le lourd mur protecteur qui ceinture la forteresse. À la fin du XVI, le prince Gaspar Bekes creusera la douve.

Gabriel Bethlen (prince entre 1613 et 1629), suivi de George Rakoczy (1631 – 1648), donneront à la forteresse sa forme définitive. Reprenant le style italien d’époque, ils la rendront plus élégante, à contrario avec son utilité militaire.

Fagaras a servi, entre 1948 et 1960, de prison pour les hommes politiques opposés au parti Communiste.

J’ai quitté Fagaras les yeux remplis d’images, de souvenirs… c’est une très bonne escale pour ceux qui souhaitent découvrir la Roumanie historique. Ça ne s’arrête pas là d’ailleurs. En remontant vers Medias, je traverse une route gardée bien secrète, où seuls ceux qui ont l’envie de s’isoler peuvent en apprécier la beauté. Ici, le temps s’est ralenti au rythme de la nature. Elle seule vient modifier la vallée, alternant, par ses saisons, les couleurs et les merveilles. Des vestiges du passé, les églises fortifiées, parsèment chaque village. C’est ainsi que nous avons croisé les églises de Cincsor, Cincu, Dealu Frumos, ou encore la très réputée église de Biertan (du patrimoine de l’UNESCO).

Malheureusement, il semble difficile d’y pénétrer, surtout en dehors des périodes touristiques. En effet, celles-ci sont fermées et pour y accéder, il vous faut contacter une personne (numéro présent sur la porte) pour que celle-ci vienne vous ouvrir. Attention, il est bien possible que cette personne ne parle que roumain… Mais bon, la seule vue de ces monuments est déjà un grand plaisir, appréciez, prenez le temps ;).

Dans cette région habillée de collines, les petits chemins forestiers ne sont pas rares. On peut voir une multitude de petites maisons cachées à l’ombre des arbres. N’hésitez pas à faire des détours dans les villages, la beauté de ce pays tient surtout à cela.

Puis, arrivant la fin de la journée, nous avons été à Alba Iulia, mon camp de base pour les deux jours à suivre.

Pour cette nuit, c’est à « La maison de Caroline » que j’ai séjourné.

A travers une multitude de vieilles maisons de briques rouges, cette petite villa bellement restaurée offre une réelle surprise : du confort, la possibilité de bien manger et un service très correct. Le petit-déjeuner est un buffet intéressant, prenez-y aussi votre repas :).

3-ème jour du Voyage en Roumanie : Un patrimoine beau, mais inaccessible

Après une bonne nuit de sommeil, je pars pour le sud de la Transylvanie en visant Sarmizegetuza, l’ancienne et très réputée capitale de Dacie.

Mon premier arrêt se fera à Orastie pour y voir ses églises fortifiées. Leur particularité ? Le fait qu’elles soient communément protégées, alors que l’une est évangélique (Luthérienne) et l’autre réformatrice. Malheureusement, l’accès est impossible, ce qui m’a quelque peu déçu et ne finira pas de me décevoir tout au long de notre voyage en Roumanie, vous allez le comprendre.

En continuant à descendre et me rapprocher des monts enneigés des Carpates, il m’est donné de voir de jolis petits villages très tranquilles.

A Costesti, alors que j’étais à la recherche de la petite cité Dace de Blidraru, je monte une route agréablement neuve… Qui ne me mènera pas à ma citadelle, mais plutôt au paradis !

De là-haut, la vue est vaste et juste magnifique. Au tel point que l’altitude devient une illusion, que plus rien n’est situable et que la seule logique est d’y abandonner tout projet pour juste se perdre sur la route. Les maisons ici n’ont de logique que de se situer au bord des falaises pour y attraper un soupçon de vide, dans ce désert paisible. Des peuplements de bouleaux frêles coiffent les buttes, leur donnant un air de sages érudits aux cheveux blancs… encore une place pour mes vieux jours rêvés, tant d’opportunités dans ce pays authentiquement parlant.

Finalement je redescend pour m’apercevoir que Blidraru n’est accessible qu’à pied, avec 2 km de montée. C’est donc à Cetatuie que je vais, accessible en voiture.

Cachée dans la forêt, cette petite citadelle ne se résume plus qu’à des ruines, des blocs superposés. Les archéologues ont pu néanmoins nous en faire ressortir une cité qui avait de l’allure, dans le passé, faites de tours et de temples. Faute de villageois, c’est maintenant les vaches qui cohabitent ici, partageant leur lopin d’herbe à brouter.

Grosse déception à Sarmizegetuza. La route étant malheureusement en travaux jusqu’à fin juin 2016 (à voir si cela dure), c’est 5 km à pied qu’il faut parcourir pour atteindre l’ancienne capitale de Dacie. J’ai donc abandonné par manque de temps et de courage, à charge de revanche…

Sur le chemin du retour vers Alba Iulia, j’ai décidé de profiter du passage à Sebes pour en apprécier les objectifs touristiques. J’ai en premier lieu fait le tour de l’église évangélique du centre de la ville. Fait le tour, car vous l’imaginez, celle-ci était aussi inaccessible à la visite… Le monument est très imposant et la toiture magnifiquement décorée de tuiles aux couleurs (teintes de noir, jaune, vert…) typiques des églises de Transylvanie, on pense à Sighisoara et Medias par exemple. Cela signe la nationalité de ses constructeurs, les colons saxons. Cette église n’est qu’une restauration améliorée, car originaire du 13eme siècle, l’église aura été détruite durant l’invasion tatare.

En sortant de la ville, c’est vers ces étranges formations géologiques que je me suis dirigé ; ropa rosii (les pierres rouges). C’est avec un petit clin d’œil à mon professeur passionné de géologie que je la mentionne et n’ayant pu en comprendre l’existence, j’ai dans l’espoir que ce monsieur pourra nous en apprendre plus par un petit commentaire de l’article par exemple 🙂 .

En plus de rareté, le monument naturel nous donne l’impression qu’une part du canyon américain est venue se perdre en plein milieu du petit pays roumain. C’est un panorama magnifique que nous offre le phénomène et j’ai repéré des parapentes motorisés le survoler. Faute d’une route trop gadouilleuse, je n’ai pas pu approcher. Mes nombreuses tentatives m’ont faites tomber sur un merveilleux bonhomme. Avec le canyon en paysage, celui-ci s’occupait de son potager, de ses petites abeilles. Très souriant, très amical, il m’a proposé de boire un verre que j’ai refusé, et regretté peu après… L’avons-nous perdu ? Cet humaniste, ce temps ? D’apprécier les choses simples et de stopper notre course un temps soit peu ? A charge de revanche, il n’y a jamais d’adieux et rien que par son sourire et sa gentillesse, le monsieur m’a donné une bonne leçon.

J’arrive en fin d’après-midi à Alba Iulia. Juste le temps de déposer mes bagages à Villa Preciosa que je pars pour la grande forteresse. Celle-ci est tout bonnement immense ! Vu de haut, elle ressemblerait à une étoile ou un flocon de neige, mais dans les larges douves, ce n’est qu’un labyrinthe dédié aux géants de Transylvanie…

J’ai néanmoins pas la patience de nous perdre ce soir-là tant la faim nous tiraille et nous nous dirigerons très vite au Pub 13. Celui-ci nous a attiré par sa particularité. En effet, il tient place bien enfoui dans le rempart et accessible par une passerelle, au dessus des douves, du vide. L’unique pièce est un large cercle de bien 30m de diamètre entièrement de brique. C’est au centre qu’un pilier large maintient le tout. Dans une ambiance très tamisée, les armures inanimées se cachent, les armes luisent et le silence fantomatique emplit la salle d’une étrange atmosphère. Ce pub que je suppose très encombré le week-end se trouve être très calme le reste du temps. Les portions servies sont vraiment trop lourdes et je vous conseille de sous-évaluer votre appétit.

C’est donc le ventre plein que je suis rentré à la Villa Preciosa. Celle-ci est très agréable, mais dans l’ensemble, elle est assez commune, je n’entrerai donc pas trop dans les détails. A noter tout de même que les masques de carnaval accrochés aux murs sont très beaux. Petite particularité aussi, le minibar est compris dans le prix.

4-ème Jour du Voyage en Roumanie : L’étoile de Transylvanie

Après un jogging sur les remparts de la citadelle (la Villa en est très proche) et un bon petit-déjeuner, je pars finalement à la conquête de la citadelle.

Il faut savoir qu’Alba Iulia a été, pendant très longtemps, la capitale de la Principauté de Transylvanie. Venant de nombreuses nationalités, la ville s’est vu nommer Weissemburg en allemand, Fejervar en hongrois, Erdel Belgradi en turc, Beograd en serbe et encore plus, ce qui démontre qu’elle a été un réel pôle dans tous les domaines, politique comme religieux.

Son histoire remonte à l’empire romain, où ceux-ci y avait bâtis des campements. A la fin du Xe, elle était la capitale du royaume de Iula, un byzantin. Changeant de main, ce fut au tour des Hongrois, plus précisément Jean II de Hongrie (voivode de Transylvanie) de la réquisitionner au XVe siècle. La cathédrale, encore aujourd’hui debout, fut son tombeau. En 1541, Alba Iulia devient capitale de la Transylvanie et verra passer Michel le Brave, Gabriel Bethlen ou encore Charles VI.

Cette ville connaitra sa plus belle date le 1er décembre 1918, quand « La Grande Union » y réunira la Transylvanie, la Valachie et la Moldavie.

Pour entrer, je passe par la grande porte, la 3eme de la forteresse. En face d’elle se tient l’obélisque de Horea, Closca et Crisan. Construite en 1937, elle est dédiée à ces trois meneurs qui ont guidé le soulèvement de 1784 contre la tyrannie féodale.

Le cœur de la forteresse est vaste. Pavé, on y retrouve de multiples bâtiments symbolisant chacun une époque.

La cathédrale catholique Saint Michel est réellement l’une des merveilles cachées par ces grands remparts. D’extérieur, elle ne paye vraiment pas de mine. Certes grande, elle n’a pas la beauté resplendissante qu’ont d’autres églises de Roumanie. D’intérieur par contre, on en apprécie la hauteur et les différentes décorations religieuses. Aussi un bel orgue d’argent et surtout les gisants, dont celui du voïvode Iancu de Hunedoara, père de celui qui fut roi de Hongrie, Matthias Corvin. L’édifice fut construit vers l’année 1009 et améliorée jusqu’au XIIIe siècle.

A côté, la très « intéressante » cathédrale orthodoxe. Construite en 1920, elle laisse une note fausse dans le décor. Elle n’en reste pas moins visitable et intéressante.

C’est ainsi que je dis au revoir à cette ville-étoile et que je pars vers le nord, en direction de je ne sais quelle contrée.

Mon premier arrêt se fera à Aiud, après 1h de route. Cette ville offre une belle citadelle en restauration, et surtout la chance de pouvoir la visiter !

Construite au XIVe siècle, elle protège une belle église catholique, mais on ne peut pénétrer que dans la cour. Elle en aura vu passer… entre l’invasion mongole en 1241, la conquête de Michel le Brave, l’attaque des Habsbourg (famille royale autrichienne) en 1704 et 1717, la guerre religieuse de la fin du XVIIIe ou encore la révolte paysanne de 1784. Etonnant qu’elle soit encore debout, cela ne tient à rien… ou bien à tout… 🙂

En partant d’Aiud, c’est en suivant le cour d’eau Aiud que je me dirige vers ma destination. Ici, la vallée est magnifique. Perdue, car totalement isolée, celle-ci prouve encore une fois que la réelle beauté du pays réside dans ses contrées les moins touristiques. C’est dans le petit village de Coltesti que je dormirai, au Conac Secuiesc. Dans cette vallée émergent quelques collines rocheuses, rendant le paysage vraiment authentique.

A peine ai-je déposé mes affaires que je sors dehors à la chasse au passé, à la chasse aux citadelles, celle dénommée la citadelle de Trascau.

Difficile d’accès en voiture car la route est trop cabossée, j’affronte la pente à pieds. Plutôt, j’affronte les éléments, car la pluie commence à tomber à grosses gouttes ! Après 1km de marche, je viens à bout de la cote et croyez-moi, cela en vaut la peine !

Une vue sur la plaine, les montagnes, autant que sur la forêt et le petit village de Coltesti. Les éclaircies, en certains endroits, rendent l’atmosphère presque paradisiaque et au milieu de tout ça, nous et une petite citadelle en ruine. Celle-ci n’a rien de très incroyable, mais quelle expérience vraiment !

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Besoin d'inspiration ?

Explorez la Roumanie depuis chez vous! 

Abonnez-vous à notre Newsletter
pour recevoir des récits captivants et des offres de voyage exclusives. La Roumanie n’attend que vous !

En cliquant sur le bouton « inscrivez-vous gratuitement », vous acceptez que vos données personnelles soient enregistrées par l’agence de voyage Lejean Travels selon notre POLITIQUE DE CONFIDENTIALITÉ